L'origine du vélo :

C'est le Baron Drais qui, le 12 juillet 1817 en Allemagne, inventa le "vélocipède". Constituée de deux roues à rayons reliées par une poutre, le tout en bois, on avançait par l'action des pieds sur le sol assis à califourchon sur la poutre. En une heure, la distance parcourue pouvait atteindre 14,4 km. Cette machine appelée "Draisienne" en France est brevetée en 1818 sous le nom de "vélocipède" (véloce = marche rapide, pède = à pied).

Il a fallu attendre mars 1861, pour voir la première Draisienne s'équiper de pédales. C'est le serrurier parisien Pierre Michaux, qui pour résoudre le désagrément de garder les jambes levées lors de son utilisation, trouva l'idée de poser des repose-pieds, ou plutôt "un axe coudé dans le moyeu de la roue. Ainsi une invention primordiale et pourtant simple vit le jour : la pédale.

On cherche alors à rendre le vélocipède plus rapide. Comme les pédales étaient fixées de part et d'autre du moyeu de la roue avant, il fallait augmenter le diamètre de cette roue motrice pour accroître la distance parcourue à chaque coup de pédale. Alors le diamètre de la roue avant ne cessa d'augmenter tandis que celui de la roue arrière diminua, son rôle se limitant à permettre l'équilibre de l'ensemble.

Ainsi naquit le grand Bi dans les années 1870.

Puis c'est encore un Français, Jules Truffault, qui vers 1875 réalisa le grand Bi en acier. Il allégea jantes et fourches en les fabricant creuses à partir d'un stock déclassé de fourreaux de sabre et construisit une machine en remplaçant les lourds rayons en bois par des rayons métalliques en tension. En 1881, le grand Bi atteint presque la perfection et pèse pour les modèles de course entre 10 à 11 kilogrammes !

Cependant, l'hypertrophie de la roue avant pour un diamètre de 3 mètres pose des problèmes de sécurité et la hantise des chutes imposait le besoin d'engins plus proche du sol.
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Enfin, la bicyclette plus proche de celle que nous connaissons fit son apparition au début des années 1880, avec ses roues de diamètres égaux, sa traction par chaîne et un cadre acier en croix.

Bicyclette de 1888 à cadre en croix et transmission par chaîne.
A partir des années 1890, la figure géométrique en triangulation des cadres s'imposa : le vélo d'antan ressemblait alors énormément au nôtre mais ressemblait seulement. Un grand nombre d'évolutions discrètes mais majeures devaient encore voir le jour : le pneumatique, la roue libre, le changement de vitesse, ...

Bicyclette de 1890 à cadre classique et transmission par chaîne.
En 1891, Charles Terront est vainqueur de la première grande course classique Paris Brest Paris sans étape sur une bicyclette montée avec des prototypes Michelin : les premiers pneumatiques démontables. Mais la véritable révolution avait déjà eu lieu, quelques années auparavant en 1888, quand le vétérinaire écossais Dunlop avait réinventé le "tube creux de caoutchouc gonflé d'air" à la place d'un bandage plein jusqu'alors en vigueur.

Bicyclette de 1891 utilisée pour la classique Paris-Brest-Paris.
A l'approche du 20ème siècle et au rythme des compétitions, des inventions majeures allait permettre au vélo de ce perfectionner encore.
D'abord, pour améliorer la transmission, plusieurs systèmes fét élaborés. Une transmission sans chaîne mais par cardan (dit acatène) se substitua à la chaîne durant les années 1896 à 1898 et utilisé lors de courses de longue distance. Très complexe, relativement lourd et ne permettant pas aisément un changement de vitesse, ce système disparut pour relaisser place à la transmission par chaîne.
 Vélo à transmission par cardan.
En 1889, lors de l'exposition internationale des vélocipèdes, certaines bicyclettes comportaient déjà des systèmes pour changer de développement en roulant. Leur commercialisation n'a débutées qu'au début des années 1900.
Paul de Vivie s'investit pour que la bicyclette soit le plus commode possible pour les cyclotouristes. Il s'intéressa à toutes les expériences faites en ce domaine et mit au banc d'essai de multiples machines à changements de vitesse (avec bi-chaîne, chaîne flottante...).
En 1913 à Chanteloup, la course de la Polymultipliée permis aux coureurs d'expérimenter divers systèmes de changements de vitesse.

Vélo avec boîte de vitesse dans le pédalier.

Vélo à deux chaînes, 3 vitesses dont 2 par rétropédalage.

Vélo 6 vitesses, 3 dans le moyeu + 2 chaînes.
C'est à l'occasion du Tour de France 1912 ou les cols des Alpes fut franchi pour la première fois, que le Stéphanois Joanny Panel utilise "le Chemineau" un changement de vitesse par dérailleur (co-inventé avec Claudius Bouillier en 1911). Mais ce dérailleur fut ensuite interdit par Henri Desgrange sur le Tour jusqu'en 1937.
En 1923, Juy lança le dérailleur Simplex.
Le dérailleur à baguette vit le jour en 1933 grâce aux travaux de Campagnolo.

Vélo "Le Chemineau" à dérailleur utilisé par Panel lors du Tour 1911.
A part l'équipement utilisé, la géométrie des vélos de course n'a plus évolué depuis 1933. Elle est restée figée à cause de la réglementation de l'Union Cycliste Internationale. Pourtant, le vélo aurait eu une formidable occasion d'évoluer en 1934. Il s'en est fallu d'une décision de l'UCI basée sur des intérêts commerciaux de leurs dirigeants... Sans cette décision, les vélos ne seraient certainement pas les mêmes aujourd'hui...
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